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Après l’accord signé entre le Conseil Permanent des Ecrivains (CPE) et le Syndicat National de l’Edition (SNE) en 2013 sur les principes de la reddition des comptes (informations, régularité, obligations de l’éditeur…) et l’établissement en 2018 d’un document type commun, la Société des Gens de Lettres (SGDL) souhaite avec le CPE poursuivre les travaux concernant la transparence des chiffres de ventes.

A l’heure actuelle et contrairement à d’autres pays (Royaume-Uni, Italie, Danemark), les éditeurs ne disposent pas en France d’un outil statistique permettant d’obtenir, en temps réel ou dans un délai réduit, une information quasi exhaustive sur les ventes de leurs livres, issue directement des sorties de caisse des détaillants. S’ils ont connaissance des exemplaires qui sont mis en vente par leurs diffuseurs chez les détaillants – mais ces exemplaires sont par définition susceptibles de leur être retournés et peuvent donner lieu au prélèvement de provisions ; mécanisme désormais partiellement encadré –, ils ne disposent au mieux, et pour seulement certains d’entre eux, que d’informations issues des panels de détaillants qui consistent en des extrapolations du marché.

En revanche, l’information disponible titre par titre et réseau par réseau présenterait indéniablement des avantages pour tous les acteurs de la chaîne du livre.

Elle permettrait aux éditeurs, en amont, de prendre les meilleures décisions possibles en termes de tirage, de retirage ou de réimpression et, en aval, d’améliorer leur politique de mise en vente, avec pour objectif général de diminuer fortement les retours. La mise en œuvre au Royaume-Uni d’un tel dispositif a ainsi permis de faire baisser le taux de retour des livres de 22% à 14% en quelques années.

Cette information exhaustive permettrait aux détaillants de mieux suivre le marché, de mieux gérer leurs stocks, d’avoir une politique plus efficace de retour et de réassort et de mieux connaître leur position sur le marché. Elle serait utile aux diffuseurs, auxquels elle apporterait une meilleure connaissance du réseau de distribution et de son évolution.

Elle constituerait en outre, pour les auteurs, un outil efficace de suivi des ventes de leurs titres, et donc de leurs droits, en toute transparence avec leurs éditeurs.

Enfin, elle aurait un impact écologique évident en diminuant fortement le pilonnage des livres.

Dans ses discours du 29 juin 2017 (lors de la signature à la SGDL de l’accord sur la provision pour retours et la compensation intertitres) et du 11 janvier 2018 (vœux du SNE), le Président du SNE, Vincent Montagne, a clairement indiqué que la mise en place d’une telle mesure constituait une priorité pour le SNE.

A suivre…

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