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Appel à candidatures : résidence d’écriture à Edenkoben (Allemagne) / Août 2024

Une résidence d'un mois (août 2024) au Centre artistique d’Edenkoben en Rhénanie-Palatinat (Allemagne).   Lire la suite

Appel à candidatures: résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES

La résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES lance son APPEL À CANDIDATURES. La date limite d'inscription est fixée au 30 MARS 2024. Lire la suite

Appel à candidatures: résidences à la Villa Kujoyama en 2025

En 2025, la Villa Kujoyama accueillera environ quinze lauréats et lauréates pour des résidences de 4 à 6 mois. Les lauréats et lauréates sont appelés à nouer des relations de travail avec les milieux professionnels, universitaires, artistiques et culturels de Kyoto, de la région du Kansai et de l’ensemble de l’archipel. Les candidatures peuvent être déposées par un candidat solo, en binôme, ou en duo franco-japonais. Cette année, le processus de sélection est également ouvert aux duos et binômes Arts et Sciences.   Lire la suite

Lancement du site Lecture-Justice

La Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), en partenariat avec le ministère de la Culture et le ministère de la Justice, lance le site Internet Lecture-Justice afin d’accompagner le déploiement de projets livre et lecture auprès des personnes placées sous main de justice.   Lire la suite

PORQUET Jean-Luc light Photo Francesca MantovaniNé en 1954, Jean-Luc Porquet participe à plusieurs aventures journalistiques : à 20 ans, en 1974, il crée à Lille avec des amis Le clampin libéré, journal dit de « contre-information » ; à 30 ans, il rejoint la bande de Bizot du magazine Actuel ; à 40 ans, il entre au Canard enchaîné. Il y poursuit toujours un travail critique sur la technologie, l’écologie et la mondialisation marchande tout en signant les critiques théâtrales. Entretemps, il a écrit une demi-douzaine de livres dont La débine, Flammarion, 1988, récit d’un hiver passé dans la peau d’un SDF, Le Faux parler, Balland, 1992, essai politique sur la démagogie à travers l’histoire et chez Le Pen, ou Jacques Ellul, l’homme qui avait (presque) tout prévu, Cherche-Midi, 2003, biographie intellectuelle du penseur français de la technique.

Lettre au dernier Grand Pingouin a paru aux Éditions Verticales en octobre 2016.

SGDL/22/05/2017

Photo © Francesca Mantovani

S’il y a au moins une chose que nous devons savoir du dernier grand pingouin, c’est que nous l’avons tué. Jean-Luc Porquet connaît le nom du meurtrier (qui ne s’en est d’ailleurs jamais caché). C’est un islandais. Un chasseur. Il a commis son crime en 1844, avec toute la simplicité du prédateur, sans se cacher, en tout cas sans aucune mauvaise conscience. Il honorait seulement une commande. Il n’imaginait certes pas que son geste entraînerait la disparition d’une espèce animale. L’aurait-il su, ça n’aurait probablement rien changé. Aussi personne ne lui a jamais de reproche.

Il n’en reste pas moins que nous sommes, nous les descendants de cet islandais, les héritiers de son geste.

Jean-Luc Porquet décide  donc, en notre nom, d’écrire à celui que nous avons éliminé sans le savoir, ce cher fameux grand pingouin, une lettre amicale. Pas un mot d’excuse, non, ce serait ridicule. Lui dire que nous nous souvenons de lui est bien suffisant.

La lettre est parfaite, sensible et documentée. Il n’y a rien à ajouter. Les arguments sont imparables. C’est la vie. Les hommes naissent et meurent. Entre temps, ils détruisent autant qu’ils construisent, abîment autant qu’ils réparent. Ce qu’ils ont fait au grand pingouin, ils l’ont fait à d’autres et finiront peut-être par se le faire à eux-mêmes, s’ils n’y prennent garde. A eux de voir.

Jean-Luc Porquet sait poser simplement les questions difficiles, nous émouvoir ou nous faire sourire au détour d’un paradoxe et bousculer nos certitudes avec élégance. Il possède au plus haut point l’érudition des « honnêtes hommes », l’humour des gens bien et la gravité des lanceurs d’alerte

Et surtout, peut-être, par la grâce de son écriture, il réinvente la force romanesque des idées.

 

Gérald Aubert

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