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C’est sans doute la guerre qui a fait de Velibor Čolič, né en 1964 en Bosnie, dans une ville qui aujourd’hui n’existe plus, un écrivain à part entière. Jeune chroniqueur radiophonique, il s’est trouvé enrôlé dans l’armée bosniaque aux pires moments de la guerre, témoin des abominations commises dans les tranchées et les villages «ethniquement purifiés ».

Il déserte l’armée croato-bosniaque en 1992, puis est fait prisonnier avant de réussir à s’enfuir. Réfugié en France, il vit longtemps à Strasbourg, où il travaille dans une bibliothèque et collabore aux Dernières nouvelles d’Alsace. Auteur de plusieurs ouvrages en serbo-croate, traduits en français par Mireille Robin, il s’attache à combattre, par la littérature, le désarroi extrême de ceux qui ont vu abolir toute humanité en l’homme.

Velibor Colic a reçu le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises, pour l'ensemble de son œuvre en 2014.

Archanges (roman a capella) est le premier ouvrage de Velibor Čolič écrit directement en français. Installé désormais à Douarnenez, en Bretagne, ce passionné de rock et de jazz (comme en atteste Perdido, biographie imaginée de Ben Webster, saxophoniste ténor de Duke Ellington), organise régulièrement des lectures publiques avec des amis musiciens. Le sous-titre « roman a capella» vient démarquer Archanges de ses autres romans : il est le seul à ce jour qu’il ait écrit sans musique.

Inspiré par sa propre histoire, Velibor Čolič revient dans ses livres sur les années de guerre qui ensanglantèrent les Balkans. Dans Jésus et Tito, ouvrage foudroyant sur la folie des années 1990, qu’il publie en 2010, il égrène les souvenirs de son pays natal comme on feuillette un album-photo. Dans Sarajevo Omnibus (Gallimard, 2012), il remonte plus loin dans l’histoire de son pays, véritable poudrière qui enflamma l’Europe en 1914. Ederlezi, paraît en 2014 et Manuel d’exil en 2016 aux éditions Gallimard.

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