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Pascal Mérigeau est critique de cinéma au Nouvel Observateur depuis 1996 après l’avoir été au Monde. Essayiste et romancier, il a publié des biographies de Gene Tierney, Sternberg, Mankiewicz (Prix Henri Ginet du livre Art et essai) et Pialat, ainsi que dans la collection Café Voltaire, Cinéma : autopsie d’un meurtre. Il obtient également le Prix du meilleur livre français sur le cinéma et le Prix Goncourt de la biographie pour Jean Renoir.

A lire : Jean Renoir, Flammarion, 2012 ; Depardieu, Flammarion, 2008 ; Cinéma : autopsie d'un meurtre, Flammarion, 2007 ; Pialat, la rage au cœur, Ramsay, 2007 ; Maurice Pialat. L'Imprécateur, Grasset, 2003 ; L'aventure vraie de Canal +, avec Jacques Buob, Fayard, 2001 …

En retraçant la vie du cinéaste Jean Renoir, fils du peintre Auguste Renoir, Pascal Mérigeau, critique de cinéma, essayiste et romancier, a réussi à écrire un livre incroyablement vivant : à l’image des amples mouvements ondoyants de caméra de ses films, qui savent si bien nous faire sentir la palpitation des arbres sous le vent comme dans Partie de Campagne, où tout semble toujours bouger. Tout au long d’un parcours professionnel qui englobe la deuxième guerre, sʼévade vers lʼAmérique, connaît les premières images en couleur, est sanctifié par la Nouvelle Vague, ce qui fait le charme de ce livre c’est la proximité avec laquelle Mérigeau nous dépeint cet homme qui aime l’eau, vecteur idéal de l’abandon à la nature qu’il professe, qui attribue à la paresse des vertus cardinales, qui déteste qu’on claque les portes, qui aime les scènes de groupe et défend lʼimportance de la troupe, et qui arrive les mains dans les poches sur le plateau, sans scénario, sans découpage. Qui désire que, dans ses films, les méchants ne soient jamais “tout à fait détestables”. Aussi, que l’on qualifie son oeuvre de réaliste ou poétique - elle est les deux à la fois - son cinéma est avant tout humain. Ce qu’il veut ? C’est raconter des histoires. Et Pascal Mérigeau nous en conte une magnifique, d’histoire, celle d’une vie qui se lit comme un roman.

Françoise Henry (JUIN 2013)

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