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Appel à candidatures : résidence d’écriture à Edenkoben (Allemagne) / Août 2024

Une résidence d'un mois (août 2024) au Centre artistique d’Edenkoben en Rhénanie-Palatinat (Allemagne).   Lire la suite

Appel à candidatures: résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES

La résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES lance son APPEL À CANDIDATURES. La date limite d'inscription est fixée au 30 MARS 2024. Lire la suite

Appel à candidatures: résidences à la Villa Kujoyama en 2025

En 2025, la Villa Kujoyama accueillera environ quinze lauréats et lauréates pour des résidences de 4 à 6 mois. Les lauréats et lauréates sont appelés à nouer des relations de travail avec les milieux professionnels, universitaires, artistiques et culturels de Kyoto, de la région du Kansai et de l’ensemble de l’archipel. Les candidatures peuvent être déposées par un candidat solo, en binôme, ou en duo franco-japonais. Cette année, le processus de sélection est également ouvert aux duos et binômes Arts et Sciences.   Lire la suite

Lancement du site Lecture-Justice

La Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), en partenariat avec le ministère de la Culture et le ministère de la Justice, lance le site Internet Lecture-Justice afin d’accompagner le déploiement de projets livre et lecture auprès des personnes placées sous main de justice.   Lire la suite

Née à Genève, Brigitte Gyr est de nationalité française et suisse. En 1976, elle s’installe à Paris où elle exerce une activité de traductrice et anime des ateliers d’écriture. Poète, elle a publié de nombreux livres dont : Le Décousu de l’aile (J.Brémond) ; Avant je vous voyais en noir et blanc (J.Brémond, Prix Sernet 2001) ; Eaux fêlées (Signum, 2004) ; La Forteresse de cendres (Dé bleu/idées bleues, 2006) ; Etirée sur le vide (La Petite Fabrique, 2012). Brigitte Gyr écrit également pour le théâtre (Insolation est en cours de montage dans la mise en scène de Christine Farré), pour la jeunesse et des recueils de nouvelles. Elle est publiée dans de nombreuses anthologies de poésie.

  

Il fut un temps où ce qui est en bas était comme ce qui est en haut, selon la formule hermétique. Nous avions le ciel en nous. Est venu le désastre : nous avons perdu l’étoile. Et par ce manque est apparu le désir, cruel. Et le refus comme indice, pour ne pas oublier ce qui n’est plus, quitte à courir « une indécision / au niveau de l’horaire » puisque le rythme cosmique n’est plus.

Tel semble être le propos de Brigitte Gyr dans son dernier recueil, Parler nu, publié aux éditions Lanskine :

une archaïque coupure

fore dans         corps

et                     terre

un ravin

que nul ne sait remonter

Il reste pourtant l’écrit, comme trace de ce qui n’a laissé aucun signe. L’écrit, et les miracles que Brigitte Gyr sait y (re)trouver ; nous rappelant que la poésie, c’est le miracle – un agencement soudain perce le réel, ou plutôt le transpose. Pas de sens, pourtant, mais une sensation passée dans le verbe :

une tête flotte

            dans la rivière

il y a des femmes en crue

et cet éclair

qui            incise

ce qui demeure en nous

de printemps

Là, précisément, est le miracle, qui indique sans dire. Comme si Brigitte Gyr avait scellé on ne sait quel pacte qu’il lui arrive de ressentir comme un empêchement, mais auquel elle sait rester fidèle : montrer le roi nu ne serait qu’un ratage, un effacement de la vraie nudité.

Cruel, le désir né de la perte de l’étoile, quand il s’allie au goût de la vérité. Alors mieux vaut s’astreindre à « désosser le réel », puisque « le chant du merle / est éraillé ». En même temps, savoir la perte, c’est ne pas oublier ce qui est perdu. Garder en soi l’objet inanimé, voire glacé, est encore une façon de garder un printemps possible – au-delà des déclarations sur l’impossible dont Brigitte Gyr n’est pas avare !

***

Il passe dans la poésie de Brigitte Gyr le poids d’un secret, dont on sent qu’il est à la fois la marque d’une condamnation définitive et d’une promesse folle ; un secret (féminin ?) jamais dévoilé, et poursuivi avec entêtement. Ses poèmes en seraient les traces, à la fois lumineuses, sombres et charnelles.

Mathias Lair

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