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Appel à candidatures : résidence d’écriture à Edenkoben (Allemagne) / Août 2024

Une résidence d'un mois (août 2024) au Centre artistique d’Edenkoben en Rhénanie-Palatinat (Allemagne).   Lire la suite

Appel à candidatures: résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES

La résidence d’auteurs RÉCIT’CHAZELLES lance son APPEL À CANDIDATURES. La date limite d'inscription est fixée au 30 MARS 2024. Lire la suite

Appel à candidatures: résidences à la Villa Kujoyama en 2025

En 2025, la Villa Kujoyama accueillera environ quinze lauréats et lauréates pour des résidences de 4 à 6 mois. Les lauréats et lauréates sont appelés à nouer des relations de travail avec les milieux professionnels, universitaires, artistiques et culturels de Kyoto, de la région du Kansai et de l’ensemble de l’archipel. Les candidatures peuvent être déposées par un candidat solo, en binôme, ou en duo franco-japonais. Cette année, le processus de sélection est également ouvert aux duos et binômes Arts et Sciences.   Lire la suite

Lancement du site Lecture-Justice

La Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), en partenariat avec le ministère de la Culture et le ministère de la Justice, lance le site Internet Lecture-Justice afin d’accompagner le déploiement de projets livre et lecture auprès des personnes placées sous main de justice.   Lire la suite

ElisaNée d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin est diplômée de l’Institut littéraire suisse de Bienne.

 

 

 

Photo © Romain Guélat

 

Dans « Hiver à Sokcho » on est à la frontière. D’abord celle, entre la Corée du Sud, qui sert de cadre au roman et sa voisine du nord, à quelques kilomètres,  posée comme un verrou mortel  sur la porte d’entrée du continent. Mais celle aussi des désirs, des sentiments, des destins. Dans ce roman, on s’observe sans tout à fait se comprendre, on se parle en refusant de se livrer, on se frôle en devinant qu’on ne se touchera probablement jamais.

Et pourtant, même au cœur de ce no man’s land, dans cette indécision presque métaphysique d’une station balnéaire hors saison, quelque chose va naître, palpiter et vivre. On le sent à peine. C’est dans l’air, dans l’échange d’un sourire, au cours d’une promenade ou au détour d’un dialogue. C’est comme la promesse d’une ouverture. C’est fragile mais c’est impérieux. La narratrice du roman est une jeune coréenne, née d’un père français qu’elle n’a jamais connu. L’arrivée, dans l’hôtel où elle travaille, d’un auteur de bande dessinée originaire de Normandie va faire naître chez elle le désir irrépressible d’une autre vie. Un lien mystérieux, un peu flou mais très intime va se nouer entre cet homme secret, dont on ne sait pas s’il fuit sa propre histoire ou s’il vient chercher l’inspiration d’une œuvre nouvelle et cette femme qui voudrait tellement sortir de la parenthèse dans laquelle elle se sent enfermée depuis si longtemps. Leurs deux incertitudes, pourtant si différentes, se répondent.

Et, au fil du roman, on devine que si l’un arrive enfin à percer  la frontière, l’autre réussira aussi son passage. Probablement. Elisa Shua Dusapin joue merveilleusement sur le silence entre les mots, sur les malentendus de la langue, sur l’incertitude des sentiments. Les dialogues parfois interrompus se survivent dans des regards et la violence des sentiments est toujours tempérée par la délicatesse des gestes. C’est troublant, elliptique, et terriblement touchant. Au fond, ce très beau livre est presque une histoire d’amour qui oublie seulement d’arriver. Il en restera pourtant des traces dans son sillage. Et là est peut-être l’essentiel.

 Gérald Aubert (membre du jury)

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